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Cambodia :

Siem Reap & the countryside



This page will be translated... Soon ? Up to you, let me know !




Siem Reap

Est donc proche d'Angkor et la plupart des touristes, dont je fais partie ici, n'en connaîtront que les hôtels et restaurants.

Tout dépend bien sûr du type de touriste :

1. Monsieur et Madame "J'ai vu" se lèvent à 8h, prennent leur petit déjeuner et montent dans le car climatisé qui les mènera de temple en temple, avec une pause de midi à deux heures à l'hôtel.

2. Monsieur "Clic-clac Kodak" a loué une voiture avec chauffeur qui l'emmène à l'endroit indiqué sur l'une des nombreuses cartes dont il dispose, à 7h23 car c'est le meilleur moment pour la lumière. Madame porte le trépied et le sac avec les films, batteries de rechange, posimètre, souflette, etc. Elle est aussi chargée de convaincre M. et Mme "J'ai vu" de rester dans le fossé, en-dehors du champ, pendant que Monsieur se décide entre deux filtres pour la diapositive qui fera baver leurs amis.



3. Monsieur "Cool, Man !" a pris son petit déjeuner (une soupe) dans la rue. Il arrive près du loueur de vélo un peu tard, car ce satané moto-dop voulait lui faire payer 2000 riels pour la course au lieu de 1500 : il a dû négocier ferme et lui laisser un stylo-bille. Après deux heures de vélo, il arrive vers midi au premier temple mais va d'abord manger une soupe (négociée) avec un verre d'eau à la gargotte du coin. Il ira ensuite faire la sieste et lire le dernier chapitre du Kama-Sutra dans un coin ombragé du temple, en attendant le coucher du soleil.



4. Monsieur "Tout seul" a enfourché sa moto à 8h et a pris les petites routes et chemins pour arriver à ZZZ pendant que MM. "J'ai vu", "Clic-clac Kodak" et "Cool, man !" seraient (théoriquement) à AAA. Le trajet lui prend beaucoup de temps car il s'arrête souvent et laisse les gens venir vers lui, baragouine un peu avec les quelques mots de cambodgien qu'il a appris et prend des photos. Il arrive bien plus tard au but -mais est-ce le vrai but ?- de sa promenade et visite un temple perdu. Retour par la même route, décrassage, puis une bonne soirée dans un bon restaurant. "La Noria" par exemple : l'endroit est super en temps normal et, s'il n'est pas gratuit, on y déguste une bonne cuisine locale ou comme chez soi !



Ce n'est pas tout, car une soirée par semaine, les enfants de Krousar Thmey viennent y animer un dîner-spectacle : théâtre d'ombres et danses traditionnelles. EXTRA !


"Krousar Thmey" signifie "Nouvelle Famille" ; c'est la première fondation cambodgienne d'aide à l'enfance défavorisée (sourds, aveugles, pauvres, enfants des rues, orphelins, rapatriés,...)

Krousar Thmey est bien sûr soutenue par quelques volontaires européens pour son financement et son administration, mais c'est un projet par les Cambodgiens pour les Cambodgiens. Les spectacles que les enfants donnent ont de multiples objectifs (redécouverte des traditions, éducation, expression artistique, restauration de leur dignité...) et sont à juste titre très appréciés !



Vous pouvez visiter leur site et les aider. C'est du sérieux et du bon !

Même durant leur spectacle, qu'ils avaient probablement déjà offert des centaines de fois auparavant, les enfants s'amusaient au moins autant que les spectateurs ! Je ne vous dis pas l'ambiance derrière le rideau avec les accompagnateurs, ils sont visiblement en bonnes mains !





Donc, étant plutôt du type "Tout seul" je me suis pas mal baladé dans Siem Reap et aux alentours. L'envers du décor de Siem reap est déjà surprenant en soi (photo de gauche) : juste derrière les grands hôtels se trouve le "presque-bidonville" du "Siem Reap nouveau".

Si l'on va au sud par contre, se trouve le village qui est bien plus sympathique, avec ses maisons typiques. Et même ici où le tourisme a un peu dénaturé l'endroit, les gens sont encore accueillants et souriants.





Mais pour mieux rencontrer les Cambodgiens, il faut quitter les nouvelles routes et la cohue. Prenons les pistes, dont certaines ont été fraîchement rénovées. Le truc est de se balader avec un but de promenade, un temple hors des circuits classiques par exemple, dont on a appris le nom par coeur. S'arrêter aux embranchements pour demander sa route et en profiter pour faire la causette.

Quelques mots de cambodgien suffisent ! Les habitants des campagnes n'espèrent pas pouvoir discuter philosophie avec un étranger. Partager une cigarette ou une tasse de thé en échangeant quelques salutations est un plaisir mutuel.




D'après ma courte expérience, il est rare de trouver dans les campagnes quelqu'un qui parle français ou anglais. Il faut dire que pour les Khmers rouges, ceux qui parlaient une autre langue étaient forcément des intellectuels... Sauf les dirigeants Khmers rouges, bien sûr.

Mais comme partout, une bonne gestuelle remplace beaucoup de mots et les Cambodgiens que j'ai rencontrés ne se sont pas découragés quand je faisais des fautes ou lorsque nous n'arrivions pas à nous comprendre tout de suite.

D'ailleurs les autorités elles-mêmes, plutôt que de faire des longs discours, préfèrent placarder des affiches très explicites visuellement comme celle-ci, que j'ai trouvée sur un arbre au milieu de nulle part : pas besoin de se casser la tête pour comprendre.




Des arrêts fréquents

Pause pipi, pause boisson, pause causette... Même si en tout j'ai parcouru environ 250 km dans les campagnes, je n'ai pas avancé très vite. Je m'arrêtais très fréquemment, le plus souvent -et de préférence- là où personne ne s'arrête d'habitude.

Au bout de quelques minutes arrivaient d'abord les enfants du coin, puis leurs parents. Vous pensez bien : un grand étranger blond en moto, en pantalon et chemise couverts de poussière rouge...

Quelques jeunes filles à vélo s'arrêtent pour observer le manège de papa qui montre fièrement son enfant, de grand-mère qui montre en rigolant qu'elle n'a plus de dents et de maman qui se cache de l'appareil photo...




Le seul lycéen du coin vient pratiquer son anglais, explique qu'il n'y a sans doute plus de mines dans cette zone et que je peux donc me promener sans crainte...

On me montre le poste de police, les animaux, le petit magasin, le métier à tisser, la construction d'une nouvelle maison en bois (tout le monde s'y met, ça m'a fait penser aux films sur la conquète de l'Ouest américain).

On me prête un chiffon pour essuyer la poussière... Rien à faire, je n'en serai pas encore totalement débarrassé deux semaines plus tard.




Je visite une salle de classe près d'un monastère, discute avec un prof... Ici l'absence de mur sur un côté compense l'absence d'électricité pour la lumière et la ventilation.

J'essaie d'imaginer la situation pendant la saison des pluies et n'y parviens que trop bien. Le prof autorise-t-il l'usage des parapluies en classe ? Non, on met les bureaux là où il ne pleut pas trop...

De toute façon les élèves ont déjà fait des kilomètres sur les pistes transformées en fleuves de boue, et retourneront chez eux par le même chemin.




Quel est le secret des Cambodgiens ?

La fin des invasions et occupations successives a-t-elle suffit à leur donner une telle faculté de sourire, d'accueillir, de travailler dans des conditions aussi dures, sans essayer d'arnaquer les touristes ?

Je suis dubitatif, admiratif, adoratif...

Méditatif...

Inquietatif...euh, ah non ;)




Inquiet

Je suis inquiet : cela va-t-il durer ? Le Cambodge et les Cambodgiens pourront-ils préserver leur charme et leur âme ?

Le Laos n'était-il pas charmant lorsque j'y ai été en 1999 et tellement décevant en 2002 (voir cette page) ? Ne parlons pas du Vietnam, car c'est un pays et une population très différents.

Bon, bien entendu il faut à nouveau relativiser : je n'ai passé qu'une dizaine de jours au Cambodge, j'aurais pu tomber tout aussi (aveuglément) amoureux si j'étais venu passer aussi peu de temps au Vietnam.

N'empêche, je SUIS tombé amoureux du Cambodge ;-)




Quelques petits déboires ne m'en ont pas empêché. Lors de cet arrêt (photo de gauche) en pleine campagne, alors que je m'étais perdu et que je bavardais avec les gens, ma carte a disparu. Je la consultais lorsqu'ils sont venus me rencontrer, et ne l'avais plus au moment de repartir... C'est ennuyant, quand on est perdu ;)

Heureusement ils ont eu la gentillesse de m'indiquer le bon chemin :))) Et je suis heureux aussi de ne pas avoir été éxécuté en offrande à Civa, comme une touriste américaine l'a été à quelques kilomètres de là, en 1994.




Petits déboires et petites déception, comme pour cette balade en pirogue à moteur sur les rives du Lac Tonlé Sap : sympa, mais vraiment pas de quoi en faire un plat ni à fortiori le programme d'une après-midi.

Là on ne rencontre même pas les gens, et les bateliers qui m'ont emmenés ne savaient apparemment pas où aller ni pourquoi diable les touristes veulent tous faire un tour sur le lac. Je n'ai pas trouvé de réponse à leur fournir.




Donc je n'ai pas été tout-à-fait aveuglé ;)

Mais j'ai énormément apprécié mon voyage et suis revenu en pleine forme au Vietnam pour la suite de l'année scolaire.

Mon court passage à Vientiane (Laos) n'aura été qu'une courte déception et n'aura fait que renforcer ma perception -bien subjective- de la magie cambodgienne.

Cambodge : à bientôt ?









Page créée le 30 mars 2002 -  Mise à jour le 31 mars 2002

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